Proposée en 1978 par
l'économiste et Prix Nobel américain James Tobin, cette taxe vise à
imposer les transactions monétaires (opérations de
change d'une monnaie à une autre) à un taux très
faible, de 0,1 % à 0,25 %. Cela de manière à ne
pas pénaliser les activités de l'économie
réelle (importations, exportations, investissements), mais
à mettre un "grain de sable" dans les rouages de la
spéculation.
(...) Une taxe de 0,1 % sur chaque transaction sur les marchés
des changes rapporterait annuellement 228 milliards de
dollars (chiffre
calculé sur la base des 1 587 milliards de dollars qui, selon
la Banque des règlements internationaux,
représentaient, en 1998, le volume quotidien de ces transactions). Les
récents rapports de la Banque mondiale et du Programme des
Nations unies pour le développement, démontrant la
formidable explosion des inégalités induite par la
mondialisation et l'extrême pauvreté que subissent
notamment 1,7
milliards d'humains vivant avec moins de 1 dollar par jour, constituent
un dramatique catalogue des besoins élémentaires de
l'humanité non satisfaits. Les 228 milliards de dollars de la
taxe Tobin trouveraient là manière à s'employer
utilement.
Bernard
Cassen, Le
Monde diplomatique, août 1999
Bernard Cassen est le président de l'Association pour la
taxation des transactions financières
pour l'aide aux citoyens (ATTAC)